Ah euh voila... >_< en fait c'est une histoire un peu glauque que j'ai commencé il y a peu, je l'ai déjà posté sur un forum mais qui n'avait pas le même concept que celui ci. On m'a dit que c'était très bien mais personnellement je ne suis pas satisfaiteuh... alors j'aimerais bien avoir des chtits conseils s'il vous plaît T_TSe frayant un chemin entre les herbes folles et les buissons, le jeune homme courrait presque à l’aveuglette, se fiant uniquement à son instinct d’animal traqué, la pupille rétrécie et ses cheveux collés aux tempes par la transpiration. Son souffle saccadé semblait emplir le silence du bois, son sang battait à ses oreilles mais le son le plus inquiétant émanait de derrière… Après une demie heure à ce rythme, il déboucha sur une clairière et la lune émergea des nuages, se levant rapidement dans le ciel, dissipant les ténèbres de la nuit désormais tombée. Le jeune homme s’arrêta brutalement et jeta un regard fiévreux et circulaire avant de reprendre sa route, certes bien moins rapidement, en direction du nord. Le nord ? Pourquoi le nord ? La route, longue, large et sinueuse et qui rejoignait directement la frontière, sa seule chance de s’échapper !
On l’avait, quelques années plus tôt, choisi pour son intelligence et sa bonne condition physique, mais On avait aussi remarqué son manque de pragmatisme et de sang froid dans des conditions extrême… Comme dans cette situation précise, le jeune homme réagissait comme un enfant fugueur : puérilement et sans réfléchir aux conséquences de ses actes.
Il tentait de contrôler son souffle car celui-ci venait à manquer et un point de côté se faisait sentir.
« Rappelle toi : expire, expire, inspire… » Répétait-il sans cesse intérieurement.
Alors que la pensée que ses poursuivants avaient abandonnée lui effleurait l’esprit, et qu’il tournait la tête par-dessus son épaule pour s’en assurer, un faisceau de lumière traversa furtivement le bois, s’arrêtant un bref instant entre ses omoplates. Un frisson lui parcouru l’échine et ses yeux s’agrandirent à nouveau de terreur.
« Il sont déjà là ! Les torches…ils sont là…trop proche ! »
Sous l’effet de la panique, ses pensées devenaient elle-même complètement chaotiques et malgré sa volonté de fuite, ses pas se faisait plus hésitant, son souffle plus disparate et son rythme bien moins rapide. Même la pâleur habituelle de son visage semblait encore plus impressionnante, et tout cela simplement causé pas la peur.
Ils gagnaient du terrain, le jeune homme entendait leurs bottes massives écraser les branches mortes, il reconnaissait le cliquetis des armes ainsi que certaines des voix qui hurlaient des ordres. Proche, beaucoup trop proche. Ils le rattrapaient, déjà l’un d’eux l’interpellait :
« Reviens ici petite chiure ! »
Il courait toujours, il le savait, derrière lui le gardien épaulait son fusil a pompe, visait sa silhouette zigzagante au travers des arbres et tirait. Alors, il esquiva les tires, maladroitement, cavalant comme ivre, baissant parfois la tête et se protégeant vainement de ses bras, mais la chance l’abandonna rapidement. Une dernière fois, le gardien pressa la détente après avoir rechargé…
-« Hmpf… »
Il s’immobilisa soudainement et le coup de feu résonna longtemps, il finit par tomber à genoux le souffle coupé, des points noirs dansant devant ses yeux, avant de s’écraser face contre terre dans les épines de pins. Il entendait les pas se rapprocher, et finit par distinguer une paire de rangers noires.
-«T’as de la chance l’Albinos, t’as coûté trop cher pour finir avec un vrai balle dans le dos… »
D’un léger coup de pied, il le fit se retourner sur le dos et le gardien écarquilla les yeux de surprise tandis que son collègue, pestant jusqu’à présent parce qu’il manquait son feuilleton, s’avançait à son tour.
-« Tss…quoi encore ? »
Le jeune garçon aux cheveux immaculés respirait difficilement et un mince filet de sang coulait le long de sa lèvre.
-« Karl…y’a que toi pour éclater un organe avec une balle en caoutchouc.. »
-« Oh ta gueule… »
***
Il était content de lui, vraiment, son sourire satisfait en témoignait. Sa posture aussi évoquait un triomphe : Se balançant négligemment sur sa chaise, les mains croisée sur sa nuque et les pieds posés avec une certaine classe sur le bureau encombré. Oui, vraiment content de lui. Il leva ses yeux clair vers le plafond, son rictus s’élargissant tandis que la porte de l’établi s’ouvrait et qu’entrait le propriétaire de l’entrepôt. C’était un homme entre deux âges, les tempes grisonnantes mais largement à l’abri de la calvitie, un nez s’étalant sur son visage large et un désagréable faux accent hispanique écorchait les mots et semblait les transformer en insultes… mais à l’évidence, même si Manolo avait eut une voix clair, chacun de ses mots aurait été une insulte :
« Démétrius, petite raclure, qu’est ce que t’as encore foutu ?! »
Il était gros et suant le Manolo, autant que le prénommé Démétrius était fin et élégant. Le concerné fit une grimace tout en fermant douloureusement les yeux mais ne changeant en rien son attitude.
« Manolo…Dimitri s’il te plaît…oh et puis ne m’appelle pas de toute façon ça écorche mon nom rien que parce qu’il sort de ta bouche… ».
Le jeune homme retomba brutalement sur les quatre pieds de sa chaise et se leva tout en passant sa main dans ses cheveux noirs comme le jais. il passa devant le propriétaire sans lui jeter un moindre coup d'oeil mais celui ci n'avait pas l'intention d'encaisser sans broncher. Alors que Dimitri le dépassait, il lui donna une vive tape à l'arriére du crâne.
Le garçon se figea, la tête toujours penchée en avant sous l'effet de la claque. Il se retourna avec lenteur et releva son visage pâle vers le visage basané de Manolo, le regard noir et fixe, et d'un simple revers de la main, il lui donna une simple gifle qui résonna dans la piéce.
"Le temps où je me prenais les coups en chialant est passé..."
Et aussi calmement que s'il venait de passer un coup de téléphone, il sortit de la piéce, laissant le propriétaire une main sur la joue et l'air encore plus ahuri qu'à l'ordinaire.
***
Tel un monarque sur ses terres, Dimitri traversa les ateliers de constructions les mains négligemment glissées dans les poches de son blue jean… Enfin atelier de construction n’était pas le terme le mieux adapté pour décrire l’endroit, étant donné qu’on n’y construisait rien, à vrai dire, on démontait plutôt…Mais chez les autorités, « atelier de déconstruction » ne faisait pas sérieux…De toute façon rien ne pouvait sembler sérieux ici…
Alors qu’il dépassait les carcasses de voitures à demie démontées, la poussière métallique qui alourdissait l’atmosphère changeait de couleur à la lueur des fers à souder en constante action. Les « ouvriers » travaillaient le plus rapidement possible, démantelant les voitures « empruntées à leur propriétaire sans leur avis ».
Un homme à l’allure patibulaire se redressa au passage du jeune homme, il remonta la visière de sa casquette et cracha sur le côté avant de demaner d’une voix tout aussi grasse que le glaire qui brillait à présent près de l’antique Fiat en morceau :
« Dim, tu pourrais pas aider un peu pour changer ? »
Une question aussi stupide que celle-ci ne méritait aucunement une réponse, du moins selon Dimitri surnommé Dim depuis son plus jeune âge. Sa prétention était sans égale et pourtant semblait fondée. En effet quoi de plus naturel lorsque l’on passait pour le beau garçon du coin, qu’on nous répétait depuis plusieurs années qu’on irait loin et que, contrairement au reste des mécaniciens, on s’y connaissait et qu’on ne confondait pas Sartre avec un basketteur.
Dim continua alors sa route comme s’il n’avait pas été interrompue, il sortie de l’atelier principale sous le regard critique des employés et arriva enfin dans le bureau qui servait d’entrée au bâtiment. C’était un endroit désordonné et peu soigné, une odeur étrange y régnait et le jeune homme soupçonnait Manolo d’y faire des réserves d’une nourriture quelconque et malodorante. Alors qu’il s’apprêtait à sortir, la main sur la poignée de la porte vermoulue, Dimitri soupira puis attrapa ses gants, sa paire de lunette de soleil qu’il mit immédiatement… la peau clair…les yeux d’une lueur étrange…pourtant les cheveux noirs. Avec plus que jamais des allures de jeune mafieux, Dim ouvrit la porte et sortit enfin dans l’endroit croupi.
Alors qu’il refermait derrière lui, une main se posa sur le haut de son crâne…
***
Avec un léger glapissement de douleur, l’albinos regarda l’infirmière à l’air neutre replanter pour la cinquième fois l’aiguille dans son bras déjà meurtri. Elle ne parvenait pas à trouver la veine…enfin pas au premier essai. Après l’injection, celle-ci se retira sans un mot ni même un regard. C’était son rôle après tout…
La peau diaphane du jeune homme semblait encore plus blafarde qu’à l’ordinaire, des cernes noires et impressionnantes par leur taille alourdissaient son visage aux traits tirés par la fatigue et la douleur. On avait du opérer, cela avait déçu les « concepteurs » qui l’espérait plus résistant, enfin ils avaient fini par s’habituer à ce genre de déception, déjà l’albinisme dont souffrait le sujet en était la preuve et puis surtout, il y avait l’autre…
Alors que le jeune homme fermait les yeux en grimaçant, la porte de la salle stérile aux murs immaculés s’ouvrit en coulissant sur le côté. Un homme de grande taille, très mince entra. Il avait des gestes gracieux et élégants était élancé et aux traits finement dessinés, il portait une barbe de trois jours qu'il lui donnait un air agréablement viril. Son visage en lame de couteau était froid, calme, intelligent et inexpressif. Malgré son jeune âge apparant, ne devant pas dépasser les vingt quatre ans, le nouvel arrivant possédait une canne en acajou. Comme à son habitude, Gregory Narthel était vêtu de son éternel complet noir qu’il lui conférait une classe hors du commun renforcé par son charisme naturel. Il s’approcha en claudicant du lit du sujet et lui secoua sans cérémonie l’épaule.
« Alors ? Pas encore mort ? » Demanda-t-il tout en observant le jeune homme de ses yeux bleus électrique et froid.
***
Le jeune albinos sursauta et se dégagea de la poigne de Gregory avant de se redresser et de se décaler légèrement comme pour fuir cette proximité. Il craignait plus que tout cet homme qui semblait pourtant posé, mais cette peur pouvait sembler justifiée lorsque l’on croisait le regard du boiteux.
-«Je…je ne… »
Gregory Narthel détournait déjà le regard, ennuyé…comme à son habitude, étant d’une intelligence supérieure à la moyenne, il avait bien du mal à s’intéresser à quoique ce soit. Il se releva et, d’un geste vif et bref de la tête, craqua sa nuque sur le côté avant de soupirer et de reprendre la parole de son ton habituellement blasé et monotone :
« C’était stupide voyons, tu as beau être entraîné pour ce genre de situation tu n’a pas les capacités suffisante pour cela…il te reste encore pas mal de chemin, mais ne t’en fait pas ça viendra… »
Gregory eut un rictus moqueur tandis qu’il observait les réactions du jeune homme toujours assis d’un air affolé. L’albinos déglutit avec difficulté tandis que le claudicant se rapprochait de nouveau pour lui murmurer à l’oreille :
« Un jour, Lucius, tu sera assez expérimenté pour tous nous tuer… »
Lucius, jeune homme albinos, trop jeune pour vivre ainsi, frissonna et regarda ensuite Gregory Narthel sortir de la pièce tandis qu’une goutte de sueur lui coulait le long de la nuque.